Si ne sais où je vais
... De ma verve affairée, tandis que le train roule, / Pareil à lui, j’avance aux regards des parvis...
Allez, cela repart, un autre jour commence,
Je suis à son chevet en toute négligence,
Point de cravate au col, boutonné de travers,
Je ne pense, en l’abord, qu’à mon tout prochain vers.
Qu’importe le ciboire où la goutte est vermeille,
La clochette des muses tinte à mon oreille,
Je trace, je griffonne ainsi l’âme damnée,
Servile, à qui fleurit la rime surannée.
Je n’ai pas de lecteurs et ne m’en soucie guère,
Du verbe qui m’assaille, enfin, je me libère,
Et voici mon tourment dénoué sur la page :
Il est ici remède au dol de mon orage.
Là, paisible, j’écris au milieu de la foule,
De ma verve affairée, tandis que le train roule,
Pareil à lui, j’avance aux regards des parvis,
Si ne sais où je vais, je sens bien que je vis.
janvier 2015