Pacte

Publié le par Lionel Droitecour

Paul Cézanne (1839-1906), La pendule noire, détail

Paul Cézanne (1839-1906), La pendule noire, détail

Demain sera un jour de plus,
Demain sera la fin de l’an,
Une borne au milieu du temp
s.

Où va ce temps si je demeure ?
En la besace du passé ?
Dans le néant qui nous apeure
?

L’horloge bat mon propre rythme
Où nul avenir ne m’attend,
Leurre où s’invite le présen
t.

Où suis-je ? Et où ne suis-je pas,
En la battue d’un cœur latent ?
En la prébende de l’instant
?

Nulle demeure, en moi, pérenne
Au mensonge de l’unité,
Je change en ma continuit
é.

Frisson dans le seuil imparfait,
Goutte en le verseau de l’ondée,
Infinitésimale soie
;

Où l’infini ne me conçoit,
Sinon qu’en l’humble quant à soi,
Matière suis, qui se dévoi
e.

Le songe que je fus, vivant,
Ne survit à ces ossements,
Où tout fluctue point de rappe
l.

Il n’est de rôle, à l’avant scène,
Que celui où le hasard mène,
Où nous attend la fin de l’act
e.

Allons, sombre dans ton naufrage
Navire, où te conduit la vague,
La fin te délivre du pact
e.

30 décembre 2014

Publié dans Le temps

Commenter cet article