Hérésie
J’irai me perdre en l’onde où va tarir mon doute,
Farouche et, tel l’enfant de la sombre déroute,
J’irai hanter l’obscur et tendre mon filet
Au pays dont mon cœur est toujours exilé.
Dans cet ailleurs loquace où mon verbe est sans prix,
J’irai combattre seul contre l’amer mépris,
Passager de l’émoi en la tourbe florale
Où mon âme jalouse, en départir, s’exhale.
Ici sera le lieu de mes chiffres absconds,
L’énigme universelle en ce débours sans fond
Où le vivre cruel dit notre déchéance.
Ici, pâle, défait, j’attendrai l’échéance,
En priant sans ferveur le dieu de poésie
Dont le nom se conjugue au ciel de l’hérésie.
mars 2012