Criées de l’encrier
Voici, ce jour me porte, encore, à vaine rime
Et je vais à bon port écouter, maritime,
Une brise, affleurée aux pavois de mon doute,
Ebaucher à mi-voix matière pour ma soute.
Voyageur immobile à la voile gonflée
Je suis ce regard nu, élingue emmitouflée,
Ce clerc à la croisée, en son verbe disert
Que nulle brume éclaire en son morne désert.
Voici, mon rêve prie sa prison de papier :
Il ne faut qu’une voix pour que vous y drapiez
Votre propre vouloir, déclamé sur mon sein.
Hélas ! Un grand silence épouse ce dessein
Et, solitaire, danse au pas de l’encrier,
Ma stance, dérisoire ouvroir à mes criées.
novembre 2010