Galérien

Publié le par Lionel Droitecour

Ferdinand Victor Perrot (1808–1841), La bataille de Grengam, détail

Ferdinand Victor Perrot (1808–1841), La bataille de Grengam, détail

C’est des choses, voilà, qui viennent doucement
Dessus mon front courbé. Je les veux pas vraiment,
Même, ne les attends : elles sont là, qui passent
Et froncent ma pensée, sans cesse se ressassent.

Or je cueille ces fleurs pour en faire un bouquet,
Canotier sans chaloupe, entêté à souquer,
Galérien du verbe où mes rimes sont rames,
Sonnet, le banc de nage où se forment mes trames.

La muse, garde-chiourme au sourire enjôleur,
Trace en moi les sillons d'un rêve migrateur
Et, ma voile gonflée par l'aquilon songeur,

Je suis l’étrange écho d'une rive maussade ;
Caboteur étranger aux émois de la rade,
Aux clapotements doux d’une brusque incartade.

décembre 2011

Publié dans Art poétique

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