Galérien
C’est des choses, voilà, qui viennent doucement
Dessus mon front courbé. Je les veux pas vraiment,
Même, ne les attends : elles sont là, qui passent
Et froncent ma pensée, sans cesse se ressassent.
Or je cueille ces fleurs pour en faire un bouquet,
Canotier sans chaloupe, entêté à souquer,
Galérien du verbe où mes rimes sont rames,
Sonnet, le banc de nage où se forment mes trames.
La muse, garde-chiourme au sourire enjôleur,
Trace en moi les sillons d'un rêve migrateur
Et, ma voile gonflée par l'aquilon songeur,
Je suis l’étrange écho d'une rive maussade ;
Caboteur étranger aux émois de la rade,
Aux clapotements doux d’une brusque incartade.
décembre 2011