Le chant de l’écritoire
À moi-même, parfois, je viens chercher querelle,
Maussade et maugréant, comme un enfant blessé
Et, dans l’abri du jour, intimement froissé,
Je viens lécher ma plaie d’une langue cruelle.
Insensé, agaçant moi-même ma douleur,
Hirsute me rencogne en quelque humble réduit,
Dans la mare de sang que mon cœur a produit
Je trempe mon plumier en sa rouge couleur.
Eponyme, je trace, empreinte d’un sanglot,
En cette malséance où peine en mon champ clos,
Ma petite vertu de lignes d’écritures.
Rageur, biffant, griffant ma page de ratures,
J’intime ma prouesse insigne et dérisoire,
À mon âme épousant le chant de l’écritoire.
avril 2012