Verhaeren

Publié le par Lionel Droitecour

Émile Adolphe Gustave Verhaeren, (1855-1916)

Émile Adolphe Gustave Verhaeren, (1855-1916)

Elle lisait un vieux bouquin aux pages jaunes,
Volume épais, ventru, à l’écriture drue,
Serrée, en bataillons de mots, noir contingent ;
Grave, sous l’arc tendu de ses sourcils froncés.

Je me tordais le cou pour tenter de trouver
Quel, donc était ce livre… Tolstoï ? C’est guerre et paix ?
Hugo, peut-être alors, sont-ce les Misérables ?
Tout Rimbaud ? Baudelaire et ses fleurs vénéneuses ?

À moins qu’elle s’en fut du côté de chez Swann...
Un cahot, dans le train, dévoila ce mystère :
Silhouettes enlacées… C’est un roman de gare !

Dépité, tout soudain, de ma désillusion,
Je rebrousse, maussade, une sente impropice
Et retourne, céans, à ce vieux Verhaeren.

janvier 2015

Publié dans Portrait

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