Assemblés en sonnailles

Publié le par Lionel Droitecour

... Et voici le néant de mes feuilles frivoles, offertes sans apprêt au chant de mes envois ...

... Et voici le néant de mes feuilles frivoles, offertes sans apprêt au chant de mes envois ...

Je caresse des doigts les clés d’une machine
Au clavier poussiéreux dont les lettres s’effacent :
Ne s’émeuvent ces touches souples sous ma voix
Que le verbe libère au jeu des paraboles.

Or voici le néant de mes feuilles frivoles
Offertes sans apprêt au chant de mes envois ;
Ma ballade est pendue aux cordes qui me glacent,
Du gibet de Villon où tangue mon échine.

Suis-je sage ou bien fou parmi les impostures ?
Tous ces mots nés de moi, assemblés en sonnailles,
Me semblent la jonchée que fait périr l’automne.

L’heure passe sans bruit, inerte, monotone,
Et j’accorde, serein, mes colliers de rimailles
Aux stances épousées à mes vaines ratures.

mai 2012

Publié dans Art poétique

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