Détail
Il est, prés de chez moi, au fond d’une vallée,
Un lieu sombre et venteux où les pins se lamentent.
L’enceinte barbelée veille au camp du Struthof
Si, des baraquements, abattus par la honte,
Il ne subsiste, au sol, que l’emprise muette.
Mais l’on peut voir encore, aux portes de l’enfer,
La gueule de métal rouillée du crématoire.
Au-dessus, un « détail » qui m’a glacé le sang ;
Une réserve d’eau pour la douche des maîtres :
Ainsi Moloch s’échauffe au feu de sa fournaise…
Pouviez-vous vous sentir purifié par ce crime
Et qu’aviez-vous donc fait du sentiment humain ?
Et votre âme, au vestiaire, suspendue à un cintre,
Au blanchisseur nazi à l’uniforme noir
Comment la portiez-vous, en loques ou en haillons ?
Vous vous disiez surhommes, vous n’en étiez que l’ombre ;
Prédateurs assassins habillés par le meurtre !
Y preniez-vous plaisir en monstrueuse engeance
Incapable d'y voir, au delà de vos ,
La sanglante livrée des bouchers d’épouvante ?
mars 2007