Orbe du chant
C’est un profond mystère, il nous perce d’un trait,
Nous cueille à l’improviste et laisse bouche bée ;
En nous le battement semble marquer le pas
D’un cœur, soudain, blessé par le chant d’une voix.
Nous recherchons en vain à compter nos émois
Immobile et songeur, parcouru de frimas ;
S’élève en nous le flot d’une intime marée,
Sel, à nos yeux marins, où l’horizon vivrait.
Ce chant fait vivre en l’aube, au-delà du silence,
Tout un peuple émondé de rêveries sans nombre,
En l’éveil nostalgique où geint ce que nous fûmes.
Là, dans cet intervalle où le temps semble brumes,
Dans l’instant arrêté qui s’enfuit comme une ombre,
Nous écoutons, transis, ce dol qui nous élance.
avril 2010