Orbe du chant

Publié le par Lionel Droitecour

Luca della Robia, (1400-1481), tribune des chantres de la Cathédrale de Florence

Luca della Robia, (1400-1481), tribune des chantres de la Cathédrale de Florence

C’est un profond mystère, il nous perce d’un trait,
Nous cueille à l’improviste et laisse bouche bée ;
En nous le battement semble marquer le pas
D’un cœur, soudain, blessé par le chant d’une voix.

Nous recherchons en vain à compter nos émois
Immobile et songeur, parcouru de frimas ;
S’élève en nous le flot d’une intime marée,
Sel, à nos yeux marins, où l’horizon vivrait.

Ce chant fait vivre en l’aube, au-delà du silence,
Tout un peuple émondé de rêveries sans nombre,
En l’éveil nostalgique où geint ce que nous fûmes.

Là, dans cet intervalle où le temps semble brumes,
Dans l’instant arrêté qui s’enfuit comme une ombre,
Nous écoutons, transis, ce dol qui nous élance.

avril 2010

Publié dans Musique

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I
Beau texte et belle musique, il faut s'acclimater au début mais progressivement on se laisse séduire par le rythme et la voix... Merci de nous la faire découvrir !
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I
Du coup j'ai comparé à la version d'Andreas Scholl, qui semble beaucoup appréciée aussi :<br /> https://www.youtube.com/watch?v=7CWPpf1xDFA<br /> Difficile de choisir pour un néophyte, mais on perçoit une vraie différence entre les deux interprètes, A. Scholl va plus dans les aigus (entre autres)
L
Alfred Deller futle premier des grand contre-ténors de l'époque moderne. C'est lui qui réintroduit, dans les salles de concert, cette forme de chant qui avait disparue, dans sa forme soliste, depuis la fin du 18eme siècle.<br /> Il a également formé la génération des interprètes qui lui ont succédé et ont conquis de nouveaux publics à cet art délicat.<br /> Mais, à mon sens (et je suis sûrement partial) jamais personne ne l'a égalé, alliant à la fragilité diaphane de son timbre de voix la maîtrise absolue de la ligne de chant.