Froidures
Quand l’hiver mouche leur dédain,
Ployant l’échine des forêts,
Les bouleaux font la révérence,
Leur cime affleurant le coteau.
Tout est pur comme le cristal
Aux froidures du jour venteux ;
Figé, le gel acéré sème
Sa roideur calme, froid manteau.
L’air épouse son blanc visage
Qu’il empanache de vapeurs ;
Le nez rouge, la bouche fraîche
Fument comme des cheminées.
Épouvantail en robe blanche,
Aussi lunaire qu’un Pierrot,
Esseulé, bonhomme de neige
Rêve une rive immaculée.
Tel un arctique pétrifié
Remémorant les jours anciens,
Les paysages, congelés,
Givrent un cœur qui se souvient.
janvier 2006