Le masque
Le temps n’existe pas, c’est l’instant qui nous fuit,
Nous laissant orphelins, déshabillés de lui,
À contempler l’hier, à craindre un lendemain,
Chassé du point du jour vers le soir incertain.
Nous recherchons l’écho d’un pas dans ce vestige,
Dans ce gouffre béant qui donne le vertige,
Nous séparant de nous et de ce que nous fumes,
Le cœur amer, blessé, noyé de vaines brumes.
Et, pâle voyageur perclus dans les froidures,
Environné d’appels, d’échos et de murmures,
L’âme lasse engoncée dans le corps mis en berne ;
Nous sentons sous nos doigts, dans l’ennui qui nous cerne,
La trame en devenir d’un ultime oripeau,
Visage de la mort sous le masque de peau.
septembre 2007