Душа моя (Mon âme)
Libre, mon âme, envole-toi ;
Comme un oiseau sur les rumeurs du vent,
Comme un fétu, par le vaste océan
Brassé jusqu’aux lointains
De l’horizon sans but ;
Comme la flamme au cœur de l’incendie,
Comme la note au seuil de l’harmonie,
Comme la vie, au bord de l’infini ;
Envole-toi mon âme, envole-toi,
Parcourt en un instant les gouffres sidérants
De l’incompréhension et de l’obscur mépris,
De la honte, du deuil, de la souffrance humaine ;
Tu mérites un ailleurs promis par les possibles,
Un rêve, un au-delà et même une méprise,
Qu’importe si le doute en sa vague te brise ;
Envole-toi mon âme, envole-toi.
Rompt cette sujétion où te maintient la chair
Et inscrit ta douleur au sein d’une musique ;
Douce, douce, éternelle, légère, ce parfum
Qui te hèle à jamais vers l’illustre splendeur ;
Ce nom imprononçable et qui meurt sur nos lèvres
À l’instant des adieux :
Envole-toi mon âme ;
Envole-toi…
mars 2006
Un poème se déroule, dans sa temporalité même, sur la musique qui l'a inspirée.
Hélas, je ne connais de la langue russe que la graphie des lettres cyrillique; que j'ai apprise, justement pour tenter de découvrir, sur des sites russes cette majestueuse musique spirituelle orthodoxe dont l'occident ne connais rien, ou presque.
Le hasard de mes pérégrinations sur le web m'a conduit vers cette profondeur calme.
Je ne connais ni l'œuvre, ni les interprètes juste ceci, Душа моя, qui se prononce "Duscha moia", et qui signifie : mon âme.
Les mots dont j'ai orné cette musique céleste sont le reflet de la rêverie poétique qu'il a suscité et ne traduisent en rien un texte original dont j'ignore tout.