Chaconne
C’est là le chant des solitudes victorieuses ;
De la touche d’ébène aux cordes, dévalées,
Renaît en l’harmonie l’épure, élévation
Quand l’âme du violon s’éveille au chœur du monde.
Bach ordonne l’espace en une mappemonde
Où se perdent nos yeux dans la contemplation ;
Paysage en sonate où cascadent, vallées,
Les multiples échos des sources impérieuses.
Chant de la terre offert en la basse obstinée,
Une aube psalmodie en ces linéaments,
Firmaments de lumière où un archange espère.
C’est tout un univers, ample en ces errements,
Qui s’incarne en la chair, par elle destinée
Aux sublimes contrées d’une sente éphémère.
juillet 2007
Chaconne extraire de la Partita en ré mineur pour violon seul BWV 1004 de Johann Sebastian Bach